J'étais bénaize dans mon bassin… protégée par toutes ces dames et par Jérôme.
Je crois que tous ces bipèdes m'aiment.
Et pourtant, hier matin, j'ai eu la peur de ma vie !
Une petite dizaine d'entre nous, avons quitté le routoir pour passer l'été à Ethni'cité
Nous y sommes tranquilles, quoi qu'observer et photographier à longueur de journée. Mais bon, nous sommes conciliantes, et un peu cabotines, il faut bien l'avouer et nous laissons faire avec flegme.
Aussi ne me suis-je pas méfier en voyant débarquer un enfant et son père…et un filet.
A papillon me direz-vous?
J'y ai songé, j'ai espéré mais j'ai vu une lueur dans leurs yeux que je n'ai pas aimé !
Mon sang froid n'a fait qu'un tour, un long croacroa pour prévenir mes congénères. Les jeunettes ne se méfiaient pas et je sentais l'hécatombe arrivée quand la Jaspine, qui passait par là, à mis le haut- là !
Elle leur a fait le coup du " t'en a d'un joli filet à papillon!"
"Non, c'est un filet à grenouille !"
"Mais que veux tu faire de ces grenouilles ?
"Bin les manger pardi !
Le monde amphibien a tremblé.
Patiemment, mais elle se retenait la Jaspine, elle a expliqué au drôle et à son géniteur que nous étions protégées et que cela pouvait couter très cher de nous attraper.
Peu convaincus, ces deux- là sont partis vers un autre bassin, plus loin sur le chemin…
Un moment plus tard, la Jaspine, qui surveillait du coin de l'œil, les a vu repassé.
Le seau semblait vide !
Nos cuisses furent sauvées pour cette fois !
Mais nous passerons l'information le soir au crépuscule, quand nos chants se répercuteront de routoir en bassin afin de mettre nos amies en garde.