Le Pays Dogon est un plateau qui s'étire dans la boucle du Niger.
Ce vaste plateau s'arrête brutalement par une falaise de Bandiagara.
C'est dans cette falaise, entre ciel et terre, que les Dogon se cachent pour échapper à l'islamisation entre le 10 et le 15 ème siècle.
Au 20ème siècle, ils s'installent petit à petit au pied de la falaise dans la plaine plus fertile où ils font pousser le mil et les oignons.
Ils sont aussi tisserands, ( tiens! ). Les hommes exclusivement ( tiens, tiens ) installent leur métier sur le domaine public. Les chaînes de coton écru, étroites et longues, s'étirent du nord au sud comme le veut la tradition.
La légende veut que le tissage soit l’ancêtre de la parole.
Les femmes filent le coton, à l'aide d'un fuseau ( tiens, tiens, tiens ! ) fait d'une mince tige de bois enfoncée dans une boulette de terre sèche qui sert de fusaïole. Cela me fait penser à Madame Quenouille qui, si elle passe par là, se reconnaitra !
Elles sont expertes en teinture. Trempé dans une décoction de feuilles d'indigo puis séché, le tissu prend une belle couleur bleue.
Généralement, des motifs blancs pointillent le bleu : une technique qui consiste à coudre des petits nœuds afin que la couleur ne prenne pas. Après trempage et séchage, les fils sont retirés. Elles fabriquent les tissus qui serviront aux pagnes et aux vêtements des hommes.
Elles sont aussi potières. De leurs mains sortent les canaris : poterie décorée servant à puiser l’eau puis à arroser.
Sur une petite natte en fibres de baobab, elle pose un mélange d'argile, de morceaux brisés de poterie, de débris de mil et d'eau.
Elle frappe la pâte à l'aide d’un galet. Le creux se forme. Petit à petit, l'intérieur s'élargit. A l'extérieur, le décor de la natte s'imprime sur la pâte.
Peu à peu une boule parfaite apparaît.
Après séchage, le canari sera cuit dans un trou recouvert de terre, selon une méthode ancestrale !